Concert
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Messe en si – Bach

La plus belle des messes

C’est la fin de sa vie. Bach est un vieux monsieur. Il n’est plus à la page, la musique est ailleurs : elle préfère le pianoforte au clavecin, l’expression exacerbée des sentiments à la rigueur bien ordonnée du contrepoint. Bach le sait bien, il vit ce dilemme sous son propre toit, avec son aîné, son fils préféré, Wilhelm Friedemann, qui tourne le dos aux fugues sérieuses de papa pour briller de cour en cour et de tribune en tribune avec ses « fantaisies » virtuoses et ensorcelantes.

Alors le vieux Bach, qui a abandonné ses fonctions de cantor et n’est donc plus astreint à produire des kilomètres de musique liturgique utilitaire (mais l’utilitaire, chez Bach, c’est du génie au quotidien !), se retire dans son monde à lui. Il est dans cette période de sa vie, les cinq dernières années (1745-1750), où, comme le dit joliment son premier biographe, « il ne pouvait toucher une plume sans produire un chef-d’œuvre ». Lui qui a presque perdu la vue se met à explorer plus profondément encore son monde intérieur. Il entre dans une autre dimension. Sa musique, essentiellement instrumentale, devient spéculative, absolue, universelle – de la musique à l’état pur. Et il rassemble des « sommes musicales » qui viennent parachever une œuvre déjà riche : ainsi l’Art de la fugue, l’Offrande musicale et la Messe en si mineur.

Nous sommes en 1749, ou un peu avant. Dans une année, Bach sera mort, foudroyé par une attaque d’apoplexie probablement consécutive à l’opération ratée de la cataracte, qui le laissera aveugle. Bach a déjà composé plusieurs messes en latin, telles que la liturgie luthérienne les autorisait pour les fêtes. Mais il veut laisser une messe qui surpasse toutes les autres, la plus belle des messes. Et pour cela, il va puiser dans ses archives des mouvements existants, composés en 1724 (« Sanctus »/« Pleni sunt coeli ») et en 1733 (« Kyrie », « Gloria »). Pour le reste, il va « parodier » (c’est-à-dire arranger) des mouvements instrumentaux et en faire des airs et des parties chorales. Enfin il va composer ce qu’il manque.

Ainsi est née cette messe, représentation idéale de la messe en musique, fruit d’un assemblage de ce que Bach considère comme le meilleur de lui-même ! C’est pour cela que, à juste titre, la Messe en si est considérée comme un sommet absolu.

Recréer en concert une œuvre aussi dense, aussi longue (deux heures et quart de musique), aussi chargée en symbolismes et en significations théologiques, aussi enregistrée également… c’est prendre des risques. Qui sommes-nous pour nous attaquer à une telle montagne ? La démarche est osée, mais l’apprentissage et le mûrissement de ces pages au fil des heures de répétition et, aujourd’hui, l’émotion de partager cette musique exceptionnelle et tout notre travail avec vous, tout cela constitue un des plus beaux cadeaux d’anniversaire que nous puissions imaginer.

Cinquante ans déjà que l’Ensemble vocal de Saint-Maurice arpente les terres de la musique sacrée et anime les messes radiodiffusées et les offices à l’Abbaye de Saint-Maurice. Associer Bach et la Messe en si à ce jubilé est un honneur, une fierté et une joie sans mesure. C’est aussi une formidable motivation à continuer l’aventure de nombreuses années encore… avec vous, fidèle public, à nos côtés !

Pascal Crittin, directeur artistique de l’EVSM

Conférence publique

      Mercredi 1er mai à 19h30

Pascal Crittin, directeur artistique de l’Ensemble vocal de Saint-Maurice, a donné une conférence publique à la Grande salle du Théâtre du Martolet, sur le thème de la Messe en si de Bach.

Échos médiatiques

Concert de la Sainte-Cécile 2012

Programme

  • Arvo Pärt Solfeggio
  • Francis Poulenc
    • Litanie à la Vierge noire
    • Quatre petites prières de saint François d’Assise
    • Exultate Deo
    • Salve Regina
  • Olivier Messiaen Monodie pour orgue
  • Ivo Antognini I am the rose of Sharon
  • Marcel Dupré Vêpres et Laudes, extraites des Trois hymnes op. 58
  • Frank MartinMesse pour double chœur a cappella

Date

  • samedi 24 novembre 2012 à 20h00, Eglise de Lens
  • dimanche 25 novembre 2012 à 15h30, Basilique de Saint-Maurice

Grimentz

Programme

  • Laudate pueri secondo – extrait de la Selva morale e spirituale, 1640/1641), Claudio Monteverdi
  • Kyrie – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Gloria – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Beatus vir secondo – extrait de la Selva morale e spirituale, 1640/1641, Claudio Monteverdi
  • Tribute to Caesar, Arvo Pärt
  • Credo – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Which was the son of, Arvo Pärt
  • Sanctus – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Nunc dimittis, Arvo Pärt
  • Agnus Dei – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Da pacem, Arvo Pärt

pdf Programme à télécharger (506 Ko)

Informations pratiques

  • Samedi 6 août 2011, 20h00
  • Eglise de Grimentz

A Tribute to The Beatles

Vous n’allez pas en croire vos oreilles !

Dans le catalogue de l’Ensemble vocal de Saint-Maurice, entre Bach et Beethoven, voici désormais les Beatles ! Pour nous, la musique n’a pas de frontières. Et les tubes des Beatles arrangés pour les célébrissimes Swingle Singers sont des chefs-d’œuvre d’écriture chorale. Alors pas de raison de s’en priver et de déserter cet univers-là.

Ce fabuleux projet est né d’une sorte de défi, lancé par le chœur de Haute-Nendaz en Valais, organisateur du festival choral de sa région. L’invitation à donner le concert de gala de ce festival comportait une condition : un programme autour des Beatles.

Il n’en fallait pas plus pour réveiller chez le chef de l’EVSM une secrète envie : celle de monter une fois un spectacle avec les arrangements des Swingle Singers. Tope là ! Et ce fut le grand saut dans un monde de pop et de rock, de percussions vocales, d’accords jazzy… et de textes psychédéliques. Ça change du quotidien !
Un printemps de répétitions exigeantes mais très amusantes aussi. Et on se réjouit aujourd’hui de partager le fruit de notre travail et de notre enthousiasme.

Après les Fab Four, les Fab Forty ?

Pascal Crittin

Dates

  • Vendredi 17 juin 2011
  • Concert du Chœur-Mixte de St-Maurice – Théâtre du Martolet à St-Maurice

Liens

The Armed Man de Jenkins

Concert de la Passion

« L’humanité, combien de divisions ? » pourrait-on se demander, en paraphrasant Staline.

En ces temps de troubles et de guerre dans les pays arabes, notre projet musical trouve une actualité inattendue. Le besoin irrépressible de liberté d’un côté, la soif de pouvoir de l’autre : l’homme continue aujourd’hui une tradition millénaire, celle de la guerre, dont il n’a décidément rien appris malgré les épouvantables carnages qu’elle lui a fait commettre. Et ces crimes inouïs du XXe siècle : ceux perpétrés contre l’humanité, ceux qui visent carrément à supprimer une population ou une race de la surface de la terre.

En nous réunissant tous ensemble, les chœurs de Saint-Maurice, et en accueillant le chœur du Collège de Fót (Hongrie), nous avions souhaité vous faire découvrir cette œuvre originale – et peut-être surprenante pour un concert de la Passion. Mais le Christ n’est-il pas mort sur la croix et ressuscité pour sauver tous les hommes, y compris les plus cruels, lui qui est venu apporter la paix, lui que les hommes n’ont pas voulu écouter ?

A nous, à travers la méditation du mystère de la Passion et de la Résurrection, de prendre le relais de ce message de paix et d’espérance.

Karl Jenkins a composé ici une musique poignante et illustrative. Un film accompagne toute l’œuvre, avec des images vues à la télévision. Ici, elles prennent une dimension supplémentaire : ainsi par exemple les images d’Hiroshima et des corps brûlés, sur le poème de Toge Sankichi, ce jeune poète lui-même irradié par la bombe et mort quelques années plus tard, à 36 ans.

Le thème de « l’homme armé » encadre l’œuvre. Il s’agit d’une mélodie médiévale dont l’origine et la destination ne sont pas certaines : probablement un chant d’appel à la croisade. Avec habileté, à la fin de l’œuvre, Jenkins modifie le thème en majeur, en proclamant que la paix vaut mieux que la guerre, et que celle-ci ne doit plus jamais exister.

L’œuvre, commandée par les Armureries royales britanniques pour leur millénaire, a été écrite en pleine guerre du Kosovo. Elle est dédiée aux morts de ce conflit. C’est pourquoi le compositeur a ajouté un « appel à la prière » musulman. Pour signifier aussi qu’au-delà des différences les religions veulent toutes ensemble proclamer la paix sur terre.

Pascal Crittin

Programme

The Armed Man de Karl Jenkins

pdf Programme à télécharger (2.1 Mo)

Date

  • Dimanche 10 avril 2010, 15h30
  • Théâtre du Martolet à Saint-Maurice

Musica Baltica

Programme

  • Salve Regina Arvo Pärt
  • Stetit Angelus Rihards Dubra
  • Tribute to Caesar Arvo Pärt
  • Which was the son of… Arvo Pärt
  • Toccata alla Fantasia Paul Dambis
  • De profundis Arvo Pärt
  • Missa de Spiritu Sancto Rihards Dubra
  • Preludija «Pa Diruflé Pédam» Dzintra Kurme-Gedroica
  • Duo Seraphim Rihards Dubra
  • Nunc dimittis Arvo Pärt
  • Da pacem Arvo Pärt

pdf Programme à télécharger (1.2 Mo)

Informations pratiques

  • Dimanche 21 novembre 2010, 17h00
  • Saint-Maurice – Basilique

Bonmont

Programme

  • Lauda Jerusalem – Vêpres de la Sainte Vierge, Claudio Monteverdi
  • Kyrie – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Gloria – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Nisi Dominus – Vêpres de la Sainte Vierge, Claudio Monteverdi
  • Tribute to Caesar, Evangile, Arvo Pärt
  • Credo – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Which was the son of, Généalogie de saint Matthieu, Arvo Pärt
  • Sanctus – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Nunc dimittis, Cantique de Siméon, Arvo Pärt
  • Agnus Dei – Missa di Madrid, Domenico Scarlatti
  • Da pacem, Motet, Arvo Pärt

pdf Programme à télécharger (127 Ko)

Informations pratiques

Les Vêpres de Monteverdi

Les Vêpres sont l’une des Heures de l’Office divin et la structure en est restée inchangée au cours des quinze derniers siècles. Les Vêpres sont construites autour de plusieurs textes bibliques dont l’Église catholique se sert traditionnellement pour la liturgie à l’occasion de certaines fêtes mariales ; l’introduction avec Deus adjutorium (Psaume 69), cinq psaumes tirés des Psaumes 109-147, des concerti sacrés entre les psaumes, une hymne, le texte du Magnificat, et en conclusion Benedicamus Domino.

Les Vêpres mariales de 1610 sont la première œuvre de musique sacrée de Monteverdi depuis sa toute première œuvre publiée vingt-huit ans plus tôt ; elles se distinguent par leur assimilation des deux styles, l’ancien et le nouveau, même si ces styles qui font contraste ne peuvent pas être qualifiés exactement en eux-mêmes de prima pratica et de seconda pratica. Les Vêpres ont été publiées en juillet 1610, en combinaison avec une messe à six voix qui imite un motet de Nicolas Gombert, In illo tempore loquante Jesu. Près de quatre cents ans après son achèvement, les intentions exactes de ce travail ne sont toujours pas clairement connues ou comprises. Cela reste un sujet de débat entre musicologues depuis des décennies, et Graham Dixon a même suggéré que la structure donnée aux Vêpres par Monteverdi serait mieux adaptée pour une utilisation à l’occasion de la fête de sainte Barbara ; il souligne, par exemple, que les textes empruntés au Cantique des Cantiques pourraient s’appliquer à n’importe quelle sainte. Il ajoute que la mise en forme des Vêpres pour les appliquer à une fête mariale en fait quelque chose de plus « vendable ». Plusieurs faits appuient un tel point de vue ; on ne trouve que deux chants mariaux dans toutes les Vêpres : Audi Coelum et Ave Maris Stella ; la sonate pourrait très facilement être remaniée pour s’adapter au nom de n’importe quelle sainte et le texte du Duo Seraphim est lié à sainte Barbara (parce qu’elle est généralement en rapport avec la Trinité).

Échos médiatiques

Programme

pdf Programme à télécharger (2.6 Mo)

Promotion des concerts – Canal9

Pascal Crittin et Arianna Savall ont été les invités de Maxime Siggen, en direct, sur le plateau de Canal9 le mardi 17 novembre. Vous pouvez visionner l’émission ci-dessous.

No Comment – Extrait du Concert de Romainmôtier

Un grand merci à Maxime Siggen et à Canal9 pour ces images.

Promotion des concerts – Le Nouvelliste

Interview d’Arianna Savall par Véronique Ribordy

pdf Le Nouvelliste – page 31 du 9 novembre 2009 (114 Ko)

Date

Dossier de presse

pdf Dossier de presse à télécharger (728 Ko)